J'ai frissonné d'extase, eu la chair de poule, vibré - pendant 1h30.
Comme le dit si bien Tony Bennett, l'idole de Amy, il y avait Ella Fitzgerald, Billie Holiday, et elle. Les vrais jazz women du siècle, ce sont elles trois.
Et puis, quand arrive chronologiquement l'année 2011, j'ai commencé à pleurer. Beaucoup.
La voir recevoir son Grammy, avec tous ses proches autour d'elle - elle qui fut une amie si fidèle - puis la voir dégringoler, s'abîmer dans les abymes des drogues et de l'alcool, avec autour les médias qui se moquent, les concerts où on la siffle, c'est trop pour la fan que je suis.
Le documentaire montre bien l'importance qu'ont eu certains hommes dans sa vie - What is it about men chante-t-elle divinement d'ailleurs à un moment donné - et ô combien une rencontre peut tragiquement dévier le cours d'un destin. Sa rencontre avec Blake, son amour adoré, son âme damnée, celui avec qui elle voulait tout vivre, même le pire, aura eu raison de sa raison.
Mais il y a un autre homme central pour Amy, son père Mitchell, dont le rôle a suscité bien des controverses - aimait-il plus sa fille ou l'argent ou la gloire qu'elle lui apportait ? Nous sommes en droit de nous interroger.
De tournées en interview en passant par les inénarrables rehab, ce sont les mille visages de la belle Amy qui nous sont offerts : fragile, sensible, extrême, vraie, drôle, amoureuse, entière - et surtout douée d'un talent comme il en naît une poignée par siècle.
Rien qu'à écrire ces mots, mes yeux s'embuent tant pour moi la musique a subi une perte immense avec son départ. Un grain unique dont elle faisait ce qu'elle voulait, des textes somptueux, écorchés vifs et mal élevés comme elle, tragiques et douloureux qui parlent d'amour, d'amour et encore d'amour - l'affaire de sa vie.
Et sans doute, la nôtre à tous, aussi.
From down here to up there, Amy, you are so missed !
I hope that you could come back from the black.
A écouter, les yeux fermés, religieusement, pour se souvenir des belles choses...
https://youtu.be/u_Rr5J1bk0I