Je m'attendais à voir en ARGO un bon thriller d'espionnage ; tout y était : intrigue inspirée d'un fait réel méconnu, du suspens, le tout imbriqué dans l'un des pires moments pour les États-Unis de la guerre froide, à savoir la révolution iranienne et la prise de l'ambassade. On va donc suivre la tentative d'exfiltration de six ressortissants américains, exilés chez l'ambassadeur du Canada, et qui sont dans l'impossibilité de sortir du bâtiment, et encore moins du pays. C'est là que Tony Mendez, agent de la CIA, entre en scène et élabore un plan perché pour les sauver d'une exécution en règle.

Le film commence très bien. Quelques brefs rappels historiques, avec tous les complots qu'ont fomentés les États-Unis pour mettre des dirigeants fantoches à la tête de l'Iran, et surtout, la révolution de 1979 qui survient inopinément, laissant pantois toute la CIA. On suit donc dans un premier temps les débuts de collaboration entre les différentes administrations américaines, entre le Pentagone et les services secrets. Pas loin d'être passionnantes, ces séquences n'ont pourtant plus grand chose à voir avec le reste du film. ARGO tire son titre d'un projet de film de science-fiction monté de toutes pièces destiné à faire s'évader les six personnes retenues à l'ambassade canadienne. Un bon gros nanard qui surfe sur la mode de STAR WARS donc, mais qui doit pourtant permettre de sauver tout le monde.

Si le film réussit à faire durer le suspens jusqu'à la fin (même si un tour sur wikipedia nous indique direct ce qui va se passer, ça tient bien le coup), j'ai trouvé la manière de raconter cet éminent fait d'espionnage d'une platitute abyssale. Il y a d'un côté les gentils Américains, qui utilisent pacifiquement un film pour faire s'échapper une demi-douzaine de paisibles fonctionnaires d'ambassade ; et de l'autre il y a les vilains islamistes, qui font peur, qui emploient des enfants dans une sorte de taylorisme à l'iranienne, et qui, il faut bien le dire, ne sont pas représentés en étant très très futés. En plus, Ben Affleck les balade pendant tout le film, n'esquissant aucune expression faciale, d'un air toujours calme et posé, like a boss.
Le déroulement de l'intrigue est lui aussi millimétré mais hélas, sans aucune surprise. Ok, les contrôles successifs à l'aéroport m'ont fait stresser, mais bon, une fois passés, je me suis demandé comment j'avais pu me faire avoir par une ficelle vue et revue maintes fois dans le cinéma...

On passe un bon moment devant ARGO, mais je ne m'en souviendrai plus dans une semaine tellement ça ne m'a pas marqué.

Tellement drôle aussi le coup du 'derrière le méchant jihadiste, il y a l'enfant qui rit devant un dessin de science-fiction'...

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le 16 nov. 2012

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Pariston

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