Kathryn Bigelow veut clairement nous proposer une vision différente du vampire, et autant j'adore le vampire d'Epinal à la Christopher Lee ou Bela Lugosi, autant je suis toujours partante pour le redécouvrir de façon novatrice, différente à l'image de ce que proposerons plus tard Ferrara (The Addiction) ou Cassavetes fille (Kiss of the damned).
Oui, j'adore les films de vampires. C'est d'une banalité confondante.
N'en demeure pas moins que je suis loin de la claque ou au minimum, de la bonne surprise attendue. Effectivement, si je vois bien le côté onirique que la réalisatrice a voulu insuffler à son oeuvre et les différentes métaphores qu'elle lui permet d'exploiter à travers l'enfant vampire, l'importance de la famille, etc., je trouve tout ceci juste effleuré et pense que le film aurait gagné à être plus long et approfondi.
La galerie de personnage était pourtant prometteuse, à commencer par le "chef de clan", Jesse, qui date si j'ose dire de la guerre de sécession (chez les sudistes... méchant un jour, méchant toujours t'as vu). Mais alors que le mec affiche plus de cent ans d'expérience vampirique au compteur, on le retrouve toujours à la traîne quand vient l'aube et le risque de griller au soleil et je suis étonnée de son laxisme vis à vis de Caleb, la jeune recrue qui ne veut pas mordre.
L'ado-vampire, Homer, ça aussi c'est alléchant mais à peine exploité, in extremis à la fin de l'histoire et puis bye bye.
En fait, le seul personnage qui dépote dans tout ça, c'est bien celui incarné par Bill Paxton. Génial Bill Paxton qui en fait des caisses et c'est par-fait. Dès qu'il apparaît, le film se réveille, que ce soit lorsqu'il chasse, lors de la géniale tuerie au bar ou encore quand il s'accroche tout sanguinolent à un camion en marche et qu'il ne trouve rien de mieux que de démonter le moteur en ricanant. Voilà, merci Bill Paxton.
Puis tous ces plans sur des levers/ couchers de soleil à la "eh regarde comment que je filme trop bien!", les personnages qui prennent la pose à contre-jour au sommet d'une colline, manquait plus que le ralenti... Dans un film qui veut dépoussiérer un genre d'un côté, le filmer d'une façon aussi cliché de l'autre personnellement ça me gave un tout p'tit peu.
Au final, je ne le note même pas si mal parce que j'aime bien l'idée, même si je la trouve mal exploitée, c'est pas mal filmé (même si je le répète, souvent beaucoup trop surligné) et pour Bill Paxton, donc. Les scènes du bar et du motel ont beaucoup de gueule aussi.
Mais au moment ou je m'apprêtais presque à me tâter pour un p'tit coeur à valeur de 6 1/2, je me rappelle de ce remède super efficace au vampirisme : une transfusion sanguine de papa dans la grange !
Et ça c'est vraiment très très con.