Bon ba, « Avengers 3 », quoi... On sait ce qu'on s'attend à voir : un spectacle luxueux avec beaucoup, beaucoup de moyens et d'effets spéciaux numériques où l'on ne devrait pas trop s'ennuyer, à défaut d'en retenir grand-chose une fois sorti de la salle, « L’Ère d'Ultron » ayant pas mal calmé mes ardeurs concernant mes attentes Marvel, au point que je me suis demandé si j'irais voir cette « Infinity War ». Et en définitive, pas beaucoup de surprises, à de rares exceptions près. Quelques points positifs, quand même : l'arrivée des frères Russo en remplacement de Joss Whedon apporte un léger coup de fouet : il y a plus d'intensité, d'enjeux, ces derniers réussissant plutôt bien à naviguer entre les différents super-héros pour les faire exister un minimum chacun (Docteur Strange en tête), même si certains sont inévitablement sacrifiés (en premier lieu Black Panther : on dira que c'est parce qu'il avait eu son film deux mois auparavant), un minimum d'humour et certaines scènes d'action de bonne facture rendant le blockbuster fréquentable.
Cela écrit, autant j'avais trouvé que « Black Panther » était parvenu à s'éloigner (un peu) des schémas narratifs inhérent au genre, autant là, on est en plein dedans. Ces personnages, on les connaît vraiment par cœur et ce n'est clairement pas avec ce film qu'on les verra évoluer, le fait de vouloir faire participer tout le monde à l'aventure apparaissant presque comme une faiblesse, à l'image des Gardiens de la Galaxie, alourdissant clairement la dynamique de récit. Heureusement, et c'est vraiment ça qui me pousse à un minimum de satisfaction vis-à-vis du résultat, c'est l'arrivée en grandes pompes de Thanos. Moi qui me plaignais constamment de l'absence totale d'envergure des méchants dans cet univers (et celui de DC, d'ailleurs), enfin en voilà qui tient la route, qui en impose et ayant un raisonnement qui se tient et qu'on pourrait (presque!!) trouvé justifié...
À ce titre, le dénouement,
étonnamment sombre (et appelant évidemment une suite), (d)étonne au milieu de ces scénarii habituellement si policés, même si on ne doute évidemment pas que tout finira par rentrer dans l'ordre.
Pour le reste, c'est la routine ou presque : un spectacle très pro, semblant un peu moins écrasé par le déluge numérique habituel (un peu quand même), mais assez peu marquant dès lors qu'il s'éloigne de son charismatique antagoniste, le seul autre méchant de poids (Ebony Maw)
étant dégagé du film presque sans ménagement.
Pas toujours bien subtil, voire parfois lassant, mais plutôt au-dessus de la moyenne du genre : merci Thanos.