Notre petit cerveau saigne en tentant de suivre le rythme supersonique imposé par un film qui fonce à travers...le cinéma.
Peu importe si le spectateur suit, peu importe les personnages ou leurs parcours, le film s'intéresse à un sujet bien plus grand qu'eux : le cinéma. Quitte à ne pas se préoccuper de savoir s'il y encore quelqu'un au bout des 3 heures de film pour assister à ce récap express de l'histoire de cet art avec un grand A.
C'est cette folie, ces couleurs, ce rythme, ces plans, ces enchainements de situations wtfesques qui ont poussé ma copine à dire au bout d'une heure de film : "j'en reviens pas de la vacuité de ce film". Que c'est dur et pourtant il est sûr qu'en adoptant cette approche exténuante, le film va mettre à l'écart plus d'une personne.
Mais c'est ce qui le rend passionnant, cette capacité à montrer toute la virtuosité de son réal' capable de nous faire transpirer d'intensité en fermant les yeux ou les oreilles. Et pourtant ces plans et ces sons s'accompagnent à la perfection.
Le film ressemble parfois à un concert filmé, à une performance d'art contemporain, à un documentaire ou un film à sketchs. Il est surprenant, déluré et beaucoup moins sérieux une fois qu'on s'approche de son histoire ou plutôt de ces histoires. Margot Robbie donne tout ce qu'elle a, Diego Calva sauve l'unité du film et Brad Pitt n'a plus besoin de jouer dans ses rôles - il "est" ses rôles.
Ce film c'est du cinéma, une expérience visuelle, une expérience sensorielle, un voyage qui n'impose pas de tout comprendre, de tout retenir mais seulement de ressentir.