Quelques jours après avoir terminé la lecture du livre « Une si belle image » de Katerine Pancol, qui m’a étonnamment captivée, de par la facilité avec laquelle j’ai lu ce récit relatant la vie de Jacqueline Bouvier Aka Jackie Kennedy (Onassis), j’ai décidé de changer de medium, passer de la littérature au cinéma, et de me diriger non plus vers le portrait de l’officielle du président, mais plutôt cette fois-ci, vers celui de l’une des (nombreuses !) maîtresses, probablement la plus célèbre et la plus voluptueuse, de feu John Fitzgerald Kennedy.
So, tell me more about Marilyn !
Pour tout avouer, cette icône m’a toujours laissée de marbre, ma fascination pour cette comédienne se limitant à celle que l’on ressent pour tout acteur apte à remplir son rôle et le faisant correctement. Ni plus ni moins. Ni animosité, ni dégoût, je n’étais animée, lorsque j’étais amenée à visionner un film dont elle était à l’affiche, que d’une curiosité vis-à-vis de l’oeuvre dans un premier temps. Je n’ai cependant aucun mal à imaginer que son charme ait pu opérer auprès de tous, sa beauté étant incontestablement intemporelle.
Alors quoi de plus intéressant, cinématographiquement parlant, que la figure d’une icône controversée, ancrée dans l’Histoire ainsi que dans l’histoire du cinéma, politique, et dont la mort a suscité bien des émois, suivis de nombreuses théories ? Les possibilités sont pour le moins toutes aussi alléchantes qu’elles ne sont nombreuses. En saura-t-on davantage de la femme qui se cachait derrière Marilyn selon le prisme choisi ?
Il semblerait que ce soit la tentative faite ici. Norma Jeane, ce nom, le vrai, celui de la Marilyn oroginelle, l’enfant, la femme, on l’évoque, on le prononce, on l’oppose à celui de la star. Mais qu’en est-il de la psychologie profonde de la femme qui se cache derrière ?
Les traumatismes sont ici montrés grossièrement, les sentiments de Norma / Marilyn traités sans aucune profondeur, elle pleure, crie, mais elle reste, tout au long du film… une image que nous autres, spectateurs, au même titre que ceux de l’époque, et des hommes qui l’entouraient, regardons avec distance, sans empathie aucune. Aucune complexité, non plus, ne semble constituer l’essence de cette femme. Elle subit, inlassablement.
Il me semble pourtant que les sujets susceptibles de développer une psychologie nuancée, la dépression et les traumatismes dans ce qu’ils ont de plus profonds et difficiles à vivre, il y en a à la pelle - que je ne citerai pas pour ne pas « spoiler » - qui auraient, de plus, permis de rallier un public « féminin » - mais pas que - à la cause du film. Et leur traitement sont d’une froideur qui me laisse sans voix. Que cherche-t-on à montrer de Marilyn, de Norma ?
Son image. Il ne reste de ce film, QUE des images. Des reproductions de ses films, d’archives, de photographies, sur lesquelles apparaissent Ana de Armas en parfaite Marilyn. Des images sublimes, certes, mais qui n’apportent rien de plus à celles d’époque… et rien au récit. Le film semble avoir été constitué par l’imaginaire d’un homme, anciennement adolescent ayant collectionné les photos de Marilyn Monroe dans une grande boîte en bois. Qui en est probablement tombé amoureux (pour les raisons qui lui appartiennent, et peut-être même certaines sont-elles nobles !) mais qui n’a pas su, lui non plus, saisir les pensées de l’icône.
Andrew Dominik prend la position d’un enième amant, d’un énième cinéaste, qui, ébloui par cette « blonde », ne lui donnera une fois de plus, malheureusement, pas la chance d'exister au-delà de son enveloppe.