N'ayant (très) injustement pas eu les honneurs d'une sortie en salles, « Byzantium » marque le retour de Neil Jordan au film de vampires, dix-huit ans après le culte « Entretien avec un vampire ». Et si le réalisateur n'a plus les mêmes moyens que dans les 90's, il n'en a pas moins perdu son sens visuel et un réel talent pour narrer les histoires. Même si la partie « historique » est sans doute plus classique et moins prenante, elle n'en offre pas moins quelques moments saisissants
(cette cascade d'eau se transformant en sang : on a beau avoir déjà vu, ça a quand même de la gueule),
celle contemporaine apparaît à la fois cruelle et séduisante, loin des nunucheries « twilightiennes ».
Surtout, Jordan peut compter sur deux actrices en état de grâce : Gemma Arterton, encore plus sensuelle et envoûtante que d'habitude (c'est dire!) en succube ambigu, et Saoirse Ronan, dont on retrouve la fragilité et la grâce habituelle : un magnifique duo de cinéma. Peut-être aurait-il fallu aller plus loin dans la violence et la cruauté pour que l'œuvre prenne une autre dimension, mais sur un thème hyper-rabâché et n'ayant pas offert beaucoup de satisfaction ces dernières années, ce « Byzantium » est à découvrir, nous faisant au passage regretter la frilosité des distributeurs français pour l'occasion... Une bonne surprise.