Kim Jee-won se serait-il perdu dans son propre style ? Ou a-t-il simplement essayé de s’accaparer un nouveau style après les thrillers et l’horreur mais n’a pas réussi son pari. Au moins on ne peut pas lui reprocher de construire de nouvelles choses mais ne serait-ce pas préférable à certains moments de rester dans sa zone de confort ? Une satire ? Une envie ? Qu’est-ce qui ta poussé à faire une telle chose ?
Ça tourne à Séoul raconte l’histoire de Kim un réalisateur déchu et perturbé par son talent décide soudainement de retravailler la fin de son dernier film sans l’accord de sa boîte de production et du ministère coréen.
Sur le papier on ne pouvait que se régaler si seulement le film avait un intérêt.
Bien loin de la maîtrise technique de « A Bittersweet Life » et même « J’ai rencontré le diable » on ressent une impression de déjà vu, de trop peu et de beaucoup à la fois. Il ne va pas assez loin dans son idée de base pour rendre un film long ,fade, sans intérêt ou l’ennuie commence à se réveiller au bout de quelques minutes. Le cinéma est-il rendu à ça aujourd’hui ? Proposer une caricature de son propre milieu bourré de talent qui n’a même pas besoin d’avoir une grande promotion. Oui vous avez du talent, oui vous proposez souvent un cinéma anarchique mais ne rentrez pas dans ce jeu semé d’embûches. Entre Babylon et The Fablemans et en novembre Ça tourne à Séoul, oui on a compris que le cinéma c’est beau et que c’est un métier de passion.
Le film est un cliché ambulant de ce qu’est le cinéma coréen, même le jeu de Song Kang-ho est cliché, les regards caméras trop longs, les mimiques. Pourquoi faire quand vous proposez souvent une richesse de part votre culture et vos envies.
La dernière demi-heure reste quand à elle bien maîtrisée, le film tient sa promesse de « joyeux bordel » et on retrouve cette lueur qui fait tant le charme du cinéma de Kim Jee-won. Maintenant, le cinéma est un art, pas besoin de le montrer, juste prouvez le si vous l’aimez tant que ça.