C'est du Olivier Marchal, donc sans grande surprise. Le bonhomme a une formule et s'y tient, avec ce que cela implique. D'un côté, celui-ci y va à fond niveau noirceur, musique omniprésente et affaire qui va inévitablement mal tourner, d'autant que toute la première partie, menée correctement, s'avère très linéaire et manque un peu d'ampleur. Heureusement, le réalisateur trouve, à travers ce fait divers ayant fait grand bruit à l'époque, une dimension tragique intense, presque « shakespearienne » dans son déroulement et son aspect inexorable, à l'image de quelques scènes fortes, tranchantes, nous laissant ainsi sur une assez bonne impression.
Dommage, quand même (et même si c'est un ressenti assez personnel), que les truands d'aujourd'hui manquent aussi souvent de classe, de panache, donnant juste l'impression de gros loubards méchants et dangereux, sans le moindre code d'honneur, l'interprétation s'avérant correcte mais sans éclats non plus (même si cela peut se justifier pour Benoît Magimel, dans une logique de « mec normal »). Du Marchal, avec ses qualités et ses défauts : c'était attendu, c'est confirmé. Pas mal.