L'enfermement réussit bien à Polanski, en attendant qu'il récidive...
Adapté de et avec la contribution de Yasmina Reza, CARNAGE est un huis-clos bien stressant comme il faut, où deux couples s'entretuent verbalement à propos du gosse des uns qui a fracassé la tête du gamin des autres. Polanski filme l'enfermement claustrophobique qui finit par dégénérer entre ces deux respectables familles, symptôme du fameux "Cabin Fever", qui pousse presque à s'entretuer malgré l'apparente civilité de l'être humain. Blague à part, à croire que l'enfermement de Polanski pour soupçons de pédophilie lui a été bénéfique pour parvenir à rendre une telle ambiance. Rien que la bande-annonce était flippante avec une tension palpable rien qu'avec de simples extraits du film.
Côté acteurs, évidemment, rien à redire. Ils sont tous plus trippants les uns que les autres, bien que, subjectivité oblige, mon préféré reste Waltz, complètement fou et dérangé dans certains passages (notamment vers la fin avec le piquant dialogue avec Foster sur Jane Fonda et John Wayne).
Seul point dérangeant, la théâtralité de CARNAGE dérange parfois trop. On voit plusieurs fois le même schéma se répéter ; par exemple, A et B contre C et D, puis A et C contre B et D, etc. Typique du genre théâtral, qui s'adapte assez bien sur grand écran, mais qui me dérange à la longue.
En somme, malgré ce petit désagrément, on s'amuse bien à les observer se bouffer entre eux, et on ressort avec une envie de provoquer n'importe qui, avant de se calmer très vite, bien entendu.