Bon alors j’avoue d’emblée : si j’ai très vite adoré ce film c’est tout d’abord parce qu’il a bénéficié d’un magnifique effet de surprise qui ne peut fonctionner que sur moi.
Parce que oui, je dois être le seul boulet à avoir adoré "L’auberge espagnole" et "Les poupées russes" et n’apprendre que devant le générique du film que ce "Casse-tête chinois" en est en fait la suite ! ( Non, je ne déconne pas ! C’est vrai ! Je vous autorise à pointer votre écran du doigt et vous moquer abondamment.)


Et d’ailleurs, sur ce point, j’insiste : pour le seul principe de cette saga, j’adore.
Oser prendre un groupe de personnes, vouloir en faire des personnages suffisamment complexes et singuliers, les faire évoluer à travers des étapes phares de leur vie et le tout présenté comme une métaphore du monde en mouvement, je trouve ça juste génial.


Mais bon, pour que ça marche, il faut quand même du talent et là –désolé de le dire pour les autres réalisateurs français – mais Klapisch est vraiment l'un des rares à parvenir aujourd'hui à faire ça selon moi.
C’est une approche et un regard typiquement français, bien singulier, mais ça ne l’empêche pas d’être riche, dense (merveilleux montage) et beau.
Je pense d’ailleurs qu’un Américain y trouverait là un regard unique sur New-York ; un regard que le cinéma américain n’arrive peut-être pas à produire justement.
Ne serait-ce que sur sa forme, ce « Casse-tête » offre déjà une alternative et un enrichissement de notre perception du réel. Rien que pour ça, moi je pourrais dire « bravo ».


Mais c’est qu’en plus le propos est encore une fois incroyablement sincère.
J’ai vraiment l’impression que Klapisch aime ses personnages comme il aime ses acteurs et il en prend soin, il s’assure que leur vie soit riche, stimulante, intrigante...
Et franchement pour moi ça marche.
Il y a une histoire, il y a une sincérité et il y a un regard. Honnêtement, je trouve ça rare.
Là où n’importe quel autre réalisateur lambda aurait pu faire un film avec un cinquième de cette intrigue qu’il aurait comblé avec des éléments classiques et vus mille fois, là il y a une histoire unique, très riche et finalement très dense dans ce qu’elle dit et ce qu’elle révèle.
Et moi, rien que pour ça, j’en bouffe chaque seconde avec un vrai régal.
Et preuve qu’au final la sincérité paye, c’est que j’ai beau ne pas apprécier le personnage principal et j’ai beau ne pas me reconnaître dans ses choix...


(...Et notamment ses choix finaux : [spoiler]désolé mais Klapisch n’a vraiment pas réussi à me rendre le personnage de Martine séduisant. Limite j’aurais préféré le voir tricoter avec sa petite partenaire de mariage blanc... Mais bon, les goûts et les couleurs.)


...au final, malgré tout ça, j’apprécie quand même cette histoire.
Elle m’a touchée et c’est l’essentiel. C’est con mais (et pour que je dise ça c’est un signe) : vivement dans quelques années que Klapisch nous poursuive l’aventure...

lhomme-grenouille
8

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le 3 oct. 2017

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