Après une « Part du gâteau » très mitigée, Cédric Klapisch revient à son domaine de prédilection : la comédie spirituelle avec le troisième volet des aventures de Xavier, huit ans après « Les Poupées russes ». Autant le dire tout de suite : c'est probablement celui que j'ai le moins apprécié. L'effet de surprise est passé, et on ne retrouve pas ce parfum enivrant qui rendait les deux premiers films jubilatoires. Peut-être est-ce aussi le fait qu'il soit moins fantaisiste, à moins tout simplement que les problèmes de notre héros nous intéressent moins. Cela dit, si j'écris tout cela c'est surtout pour essayer de comprendre pourquoi je ne suis pas sorti de la salle totalement enthousiaste. Car une fois ces réserves évoquées, « Casse-tête chinois » fonctionne toutefois très convenablement. On sourit souvent, les situations sont bien vues, les personnages toujours aussi sympathiques et on apprécie la façon dont Klapisch illustre tout cela, avec ambition mais sans prétention non plus.
Surtout, le réalisateur évite intelligemment de nous faire une redite des deux précédents volets en changeant complètement le cadre et surtout le mode de vie de Xavier. Alors qu'on a vu des centaines d'histoires se dérouler à New York, sous la direction de l'ami Cédric, la ville prend une nouvelle dimension : plus accessible, plus vivante, donnant un vrai sentiment de proximité avec l'action qui s'y déroule. Après, j'avoue que mon cœur a longuement saigné en voyant Romain Duris
se séparer de Kelly Reilly pour s'acoquiner avec Audrey Tautou (au demeurant charmante), mais que voulez-vous : je n'arrive pas à imaginer que l'on puisse laisser partir la sublime rousse en restant les bras croisés, d'autant que celle-ci est une fois de plus radieuse, bien que le rôle soit ici nettement moins porteur.
Bref, à défaut d'égaler ses prédécesseurs, « Casse-tête chinois » n'en reste pas moins une belle comédie, que l'on aurait aimé voir se prolonger encore quelques minutes.