Après la débâcle d’Elysium, Chappie a un goût de bonne surprise. Le spectacle est assourdissant, la partition d’Hans Zimmer n’y est pas pour rien, soit. Le début, en forme de guerilla gangsta des gangs est complètement raté (Neill Blomkamp en est resté au stade anal du cinéma d’action avec ses ralentis has been), soit. Mais dès lors que le robot déglingué prend vie c’est autre chose. Naissance, enfance et adolescence de l’humanoïde se déploient en accéléré sous nos yeux ahuris, avec une très belle candeur que Blomkamp assume parfaitement. Déjà dans District 9, le réalisateur Sud-Africain se montrait très à l’aise avec une forme d’émotion brute, surgissant du corps et de l’esprit un peu ahuris de Wikus, agent administratif bas de plafond. Chappie est en ce sens le miroir de Wikus : son esprit s’éveille dos au mur, et de sale gosse influençable il passe au statut de héros. Voilà qui nourrit un (petit) espoir quant à la prise en main d’Alien 5 par Neill Blomkamp.