Peut-être la surnoté-je, cette « Christine ». D'ailleurs, je le connais tellement bien que même en le revoyant plusieurs années plus tard, de nombreuses scènes m'étaient restées en tête, comme si je l'avais regardé il y a seulement quelques semaines. Mais bon, que voulez-vous : la réalisation de John Carpenter, Stephen King derrière le roman originel, une bonne dose de fantastique et un regard toujours typique de son auteur sur les années lycée avec tout ce que cela implique : pas de doute, voilà un projet qui avait tout pour me séduire. Celui-ci a peut-être un peu vieilli, certains aspects ne sont pas dans doute pas assez développés, notamment dans les relations humaines, certaines scènes (notamment l'affrontement final) ne m'ayant pas forcément paru à la hauteur.
N'empêche, même si c'est une « commande » pour « Big John », il est peu dire que le monsieur sait y faire avec la caméra pour nous offrir des personnages marquants, la fameuse Plymouth Fury 1958 étant évidemment celle retenant le plus l'attention : une vraie méchante de cinéma, inclassable, inscrite à jamais dans la culture pop. Et puis ce n'est peut-être pas évident de l'écouter hors film, mais la bande-originale également signée Carpenter est juste monstrueuse
(sans oublier le mythique « Bad to the Bone en intro et en conclusion),
ses sonorités volontiers électro se fondant à merveille dans l'entreprise, comme en témoigne certaines scènes inoubliables (la voiture en feu poursuivant l'un de ses « agresseurs » : magistral). Le cinéma que j'aime, non sans quelques réserves et rides avec les années, mais surtout du cinoche comme on en fait plus et ça, c'est inestimable.
PS : après nouveau visionnage (bon, c'était en classe donc pas forcément les conditions idéales), je plussoie 95% de ce que j'ai écrit, et serais même un peu moins sévère sur les défauts, notamment concernant les personnages et les relations qui les unit. Il y a un vrai regard sur cet âge complexe, les émotions qui nous traversent, ce bouillonnement intérieur, cette volonté de trouver sa place, quelle que soit la manière, la voiture devenant presque une métaphore de toutes nos colères ne demandant qu'à exploser, une « femme fatale » pour laquelle on serait prêt à tous les excès. Parfois un poil explicatif, « Christine » aurait ainsi presque tendance à se bonifier au fil des ans et des visionnages, film de commande que maître Carpenter a transformé en œuvre majeure.