A mettre le corps au pied du mur ce brave docteur va prendre cher.

Nola Carveth est internée dans le centre du Docteur Raglan afin d’y traiter sa dépression. Tous les week-ends elle accueille sa fille Candy, seule membre de son entourage que sa thérapie l’autorise à côtoyer. Quand un jour, après avoir récupéré sa fille, l’ex-mari de Nola, Frank, découvre effaré des marques de coups sur le corps de la petite, il est bien décidé à ne plus la laisser voir sa mère. Mais c’est sans compter l’inquiétant Dr Raglan qui n’est pas de cet avis.
Bientôt les parents de Nola sont sauvagement assassinés.
Frank sombre peu à peu dans une horreur qu’il croyait impossible.

The Brood, je vous épargne le laïus sur les traductions françaises hasardeuses des titres de film, part d’un postulat autobiographique pour David Cronenberg qui peu de temps avant avait eu à se battre pour la garde de sa première fille, Cassandra, la mère de cette dernière s’étant laissé embrigadée dans une secte new age. Les déchirements autour de la garde d’un enfant et l’influence de groupes ou sectes sur des personnes fragiles n’est que l’un des multiples points abordés dans ce film.

The Brood c’est tout d’abord un film d’horreur diaboliquement efficace car il pose une ambiance hyper glaçante (les « tueurs » sont des nabots en parkas qui réussissent à être terrifiants), monte crescendo dans l’horreur jusqu’à un final d’abord assez gerbant (il s’en est donné à cœur joie le David, là) puis de nouveau angoissant dans les dernières secondes. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce film laisse peu de répit au spectateur, le tout habilement rendu encore un peu plus stressant par Howard Shore qui fait hurler ses violons.

Mais au-delà du simple divertissement horrifique de qualité, ce qui est déjà plus que louable, le réalisateur signe un long-métrage beaucoup plus profond, réfléchi sur des thèmes qui lui sont déjà chair : la transformation des corps, l’influence de la psyché sur ces derniers, la rage trop longtemps contenue et qui explose… Car la méthode thérapeutique employée par le docteur Raglan, la psychoprotoplasmie ( à vos souhaits), tend à extérioriser les troubles psychiques par des manifestations corporelles telles que pustules et autres joyeusetés. Le problème est qu'il finira par être totalement dépassé par des conséquences inattendues provoquées par sa méthode de traitements. Comme à son habitude, Cronenberg nous balance tout ça d’une façon très visuelle, âmes sensibles s’abstenir, le tout admirablement servit par des interprètes de qualité tels que Samantha Eggar, Oliver Reed ou le quasi-inconnu, mais bon, Art Hindle.

Ce film est intelligent, possède une mise en scène parfaitement maîtrisé de bout en bout et atteint sans problèmes ce qui me semble être ses objectifs : faire peur tout en faisant réfléchir.

Du très bon Cronenberg.
Pravda
8
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le 10 sept. 2013

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Pravda

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