Cléo de Sphinx à diète
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J'adore l'Egypte hellénistique et en particulier le règne de Cléopâtre encore plus fascinant que le mythe, j'adore les vieux péplums classiques mais faire plus splendide et plus majestueux que celui-là, c'est peut être impossible à tel point qu'il est resté dans l'histoire dans l'histoire du cinéma comme celui qui a fini par ruiner la Fox à cause de son tournage infernal et du luxe de reconstitution dans la conception de décors pharaoniques ou des costumes plus que pour sa qualité de chef d'oeuvre du genre.
Certes, il peut passer pour insolent ou trop ambitieux mais pour moi c'est la définition même de ce qui se passe quand deux mythes se télescopent en un seul. Il fallait bien le charisme royal de la superstar d'Hollywood Elizabeth Taylor et l'audace de Joseph L. Manckiewicz, qui avait d'ailleurs, déjà réalisé une adaptation du Jules César de William Shakespeare, pour s'attaquer au mythe Cléopâtre et en tirer un monument pharaonique à la hauteur de la plus grande reine de l'Egypte ptolémaïque. L'insolence du film n'a peut être d'égal que la mégalomanie de la dernière reine d'Egypte et l'intelligence politique de l'intrigue, qui retrace parfaitement l'affrontement entre Cléopâtre qui rêvait de reconstituer le grand empire gréco-oriental de son lointain parent Alexandre le Grand en une fusion des cultures, et les Romains guidés par l'héritier autoproclamé de César Octavien (futur Auguste), qui cherchaient à agrandir leur Empire en soumettant les peuples conquis.
La seconde partie du film, plus sombre, plus tragique, plus shakespearienne et qui emprunte même des dialogues à Plutarque, s'attachant à la chute de la Reine, suite à cet affrontement de deux mondes différents. Même si la défaite d'Actium n'est en soit pas le centre de l'intrigue, la reconstitution pour une fois minimaliste tranche bien avec le reste du film pour marquer un point de bascule.
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le 17 mars 2017
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