A se laisser malmener ainsi par une caméra hyperactive qui nous tire de force dans cette grange transpirante, on se demande si l'on n'a pas, nous aussi, goûté à cette sangria dopée à l'acide. Engourdi par le malaise, on assiste au dézingage progressif d'une bande de danseurs. D'abord unis comme un seul corps par une chorégraphie épileptique, ils s'entre-déchirent ensuite sous influence, de la drogue, oui, mais surtout d'une pulsion de mort irrésistible. Le tout sous l’œil rieur d'un drapeau français pailleté qui a failli à sa tâche : au lieu de fédérer, il agace par sa présence ironique.
Je ne regarde pas un film de Noé en m'attendant à l'aimer ou à ne pas l'aimer, car je ne pense pas que ses films soient faits pour ça. Ils sont là pour nous montrer autre chose que ce qu'on a l'habitude de voir, pour perturber un peu le calme bourgeois et pour produire une onde de choc tellement sismique qu'on se demande ce qu'on a fait pour mériter ça. Avec Climax le taff est fait. A nous d'y prendre plaisir ou pas.