Après un très bon Jesse James, Andrew Dominic ne convainc vraiment pas avec ce Cogan.
Il y aurait eu de quoi faire un bon film noir, avec des gangsters, des mecs débiles et un Brad Pitt qui a la classe (ce qui souvent va de soi). La photographie et la bande-son (BO comme bruitages et ambiance) sont ravissantes, mais ne parviennent pas à sauver le film d'un ennui certain. L'effet 'contemplatif' ne joue que très peu et on a du mal à s'intéresser à cette histoire, qui, comme dit l'adage, nous en touche une sans faire bouger l'autre.
Le film est aussi très vulgaire ; je n'ai pas été choqué en tant que tel, mais disons que les longs monologues sur la baise d'une pute à Miami, soit c'est bien fait et bien imbriqué et ça fait rire et participe à l'ambiance, soit c'est balourd et parfois gênant.
La répétition incessante des images de Bush et Obama à la télévision, lors de la chute du système financier, sont d'une bêtise aberrante, sorte de mise en abyme mal dosée et inopportune pour un film qui veut se donner du sens mais qui ne parvient pas à sortir de son aspect visuel clinquant (qui est quand même plutôt bon, il faut le rappeler).
Brad Pitt tente tant bien que mal de sauver le film du naufrage, phagocytant l'affiche et le casting, mais force est de constater qu'il est le seul bon point à surnager dans ce film baignant dans une médiocrité regrettable, surtout quand on sait que Dominik a régalé quelques années auparavant avec Jesse James.
En clair, peu de choses à en retenir, je suis allé le voir hier soir et je n'ai déjà plus aucun souvenir de quelque chose qui m'ait marqué (à part le coup du van en feu). A oublier donc.
(Le titre 'Boring them softly' était déjà pris, dégouté sur le coup...)