Dans sa première partie, "Cold in July" s'apparente à un thriller assez classique, dont la principale originalité réside dans certains parti-pris inattendus. Ainsi, dès la scène d'ouverture, lorsque le héros campé par Michael C Hall est amené à abattre un inconnu pénétré chez lui par effraction, la scène est filmée en toute sobriété, sans effet de style ni musique angoissante, dans un grand silence bien plus troublant...
L'apparition du personnage mutique incarné par Sam Shepard prolonge cette impression de sobriété élégante, prolongée par la photo bleutée aux tons métalliques, ainsi que par l'ambiance musicale électro.
En revanche, l'entrée en scène du pittoresque Don Johnson marque un changement de registre, avec son débit inimitable et ses punchlines imparables. Ce personnage apporte une respiration bienvenue, même si c'est au détriment d'une certaine unité de ton.
Du reste, la cohérence narrative ne représentait visiblement pas la priorité du réalisateur Jim Mickle, tant le dénouement - jubilatoire mais invraisemblable - apparaît peu raccord avec ce qui a précédé.
Inspiré de références telles que Refn ou Tarantino, "Cold in July" constitue une série B efficace qui ne manque pas de style, avec sa reconstitution plutôt classe des années 80 (la coupe mulet de Dexter est collector) et son casting sympatoche.
Un divertissement honnête, vite vu et sans doute vite oublié.