Cinq ans après le très touchant « Ida », le réalisateur Pawel Pawlikowski est de retour avec « Cold war ». Dans un format condensé d’un peu moins 1h30, le réalisateur nous invite à suivre une histoire d’amour spatio-temporelle, allant de la guerre froide, aux années 70, en passant par la Pologne, la Yougoslavie, Berlin et Paris. Ce film noir et blanc, à l’esthétisme très travaillée, met en lumière un très beau duo d’acteurs.
De cet amour, qu’importe le temps qui passe, les pages de l’Histoire qui défilent, les choix de vie, les apparences qui changent : les sentiments incandescents restent. Les deux protagonistes se retrouvent et s’enflamment, encore et encore, telle une allumette à peine frottée. Cette flamme, belle, chaude, vive, s’allume et se consume jusqu’à arriver au point incandescent : le point de non retour où les espoirs mis en jeux partent en fumée. Á force de se consumer encore et encore, que reste-t-il de cet amour, otage tumultueux de l’Histoire et de leur histoire ?
Á y répondre, il en reste des cœurs fatigués, un peu ternis par tant de fumée mais certains de vouloir demeurer à jamais, dans ce doux lit de cendre aimé.