La Palme d'or cannoise de 1974 s'avère une légère déception à mes yeux, en raison notamment de son rythme neurasthénique.
Pourtant, ce thriller psychologique aux accents de drame intimiste ne manque pas de qualités : un gros travail sur la mise en scène de Francis Ford Coppola, un scénario retors doté d'un twist final peu prévisible, une prestation intense de Gene Hackman dans le rôle d'un professionnel de la surveillance, paranoïaque et torturé...
Hélas, ces atouts sont quelque peu gâchés par une lenteur et un manque de punch pénalisant.
"The Conversation" est très ancré dans la veine paranoïaque des années 70, à l'heure où la technologie se développait à vitesse grand V et se miniaturisait, facilitant ainsi le travail de surveillance et les écoutes, au point de pouvoir espionner n'importe qui, presque n'importe où.
Comme une majorité de ces thrillers seventies tendance parano ("Klute", "The Parallax View", "All the President's Men"...), le film de Coppola souffre lui-aussi d'un rythme languissant et accumule pas mal de longueurs.
Côté références, on pense évidemment au "Blow Up" d'Antonioni, en version sonore.
Avant que Brian De Palma ne rende hommage à ses deux prédécesseurs lorsqu'il tournera "Blow Out" quelques années plus tard.
A noter enfin qu'on découvre un tout jeune Harrison Ford dans l'un de ses premiers rôles au cinéma, et que la BO jazzy parvient à donner à ce film austère une forme de légèreté.