Le cinéma américain des années 70 a donné d'innombrables chef d’œuvres dont The Conversation fait partie.
Les années 60, le rock and roll, l'assassinat de JFK,, la guerre du Vietnam, les Etats-unis viennent de vivre une décennie qui va laisser une empreinte indélébile dans leur conscience collective et enchaîne sur une décennie d'où jaillissent tout une flopée de cinéaste new age qui allaient révolutionner le classicisme Hollywoodien, avec une nouvelle façon d'exposer leur sujet.
Les Alan J. Pakula, Brian De Palma, John Frankenheimer, William Friedkin, Roman Polanski et bien d'autres allaient mettre en scène quelques œuvres de haute volée et ainsi révolutionner la manière de faire des films sur le sol américain.
Ayant obtenu la reconnaissance mondiale avec son chef d’œuvre précédent, Le Parrain... ni plus ni moins, Francis Ford Coppola, autre trublion de la nouvelle vague du cinéma américain réalise The Conservation en 1974.
Basé sur un schéma narratif élaboré et une réalisation au cordeau, ce film réussit sur toute la ligne. Proposant une vision très en vogue à l'époque, de cinéma du complot. Des thrillers réalistes mettant en avant des hommes confrontés à des affaires qu'ils tentent de résoudre dans une Amérique paranoïaques où la vérité et souvent tronquée.
Le syndrome J. Edgar Hoover rôde, l'écoute est de mise, on vous colle au train, l’œil là-haut vous épi. Ce film est un condensé de paranoïa et de suspicion proposant de narrer les mésaventures d'un cador de l'écoute proposant ses services moyennant finance, qui, la quarantaine bien avancé prend conscience des méfaits que ses actes on pu avoir sur la vie des autres.
Le rôle de Harry Caul, une sorte d'espion à la John Le Carré, est fantastiquement interprété par un Gene Hackman de haute volée, il obtiendra d'ailleurs l'oscar du meilleur acteur cette année là.
L'évolution narrative fait varier la manière de filmer de Coppola, on bascule d'un classicisme classieux à une réalisation glauque empruntant les codes du thriller à la Hitchcock, la scène de la chambre d'hôtel, Psychose n'est pas loin, voir au film d'épouvante gothique, je pense à ce plan où le héros entrain de rêver, tente de s'expliquer face à l'une des victimes de ses écoutes disparaissant dans la brume.
Rarement un film n'aura autant réussit à élaborer une trame emprunte de paranoïa contaminant totalement le script et s'emparant de l'interprète principal qui est emporté peu à peu par une sorte de fatalité. Les lieux que Coppola filment avec maestria sont comme de potentiels pièges qui tentent de se refermer sur le héros. Tout est incertain dans ce film jusqu'à ce sentiment de malaise qui finira par entraîner le spectateur lui-même. Bluffant.