Un vrai bon western, atypique et passionnant, dans lequel le réalisateur William Wellman privilégie un certain réalisme (tournage en décors naturels, mise en scène à hauteur d'homme - de femme!) au détriment des morceaux de bravoure traditionnels.
En revanche, j'ai lu que certains plaçaient "Westward the women" parmi les tout meilleurs westerns de l'histoire, pour ma part je serais un peu moins enthousiaste.
Je trouve cette histoire totalement fascinante (le scénario, inspiré de faits réels, est signé Frank Capra!), mais l'angle choisi m'apparaît frustrant : je me fiche un peu du convoi proprement dit, et le film se termine au moment où j'aurais souhaité le voir commencer, avec cette cohabitation "forcée" entre pionniers rustauds et femmes de la ville : le décalage, les conflits, les joies et les peines à venir...
Parce que ce happy end policé, dans le quel tout le monde trouve miraculeusement son compte, je n'y crois pas une seconde.
Au point que ce superbe mâle alpha autoritaire, à la claque facile, incarné par Robert Taylor, finisse par faire la queue comme tout le monde pour se marier gentiment...
Alors il faut évidemment se replacer dans le contexte, nous sommes en 1951, mais quand même.
Par ailleurs, la présence du sidekick asiatique constitue certes une audace bienvenue, mais son utilisation systématique aura fini par me fatiguer : sagesse et bienveillance permanentes, candeur rigolote... mais pas de femme à marier pour le nain jaune, faut quand même pas déconner!
J'aurais insisté sur les quelques défauts du film de Wellman, car d'autres ont très bien mis en avant ses diverses qualités, entre audace scénaristique (mort d'un personnage central) et thématique (féminisme avant l'heure, violence frontale), belles idées de mise en scène (le décompte des victimes après l'attaque, la scène de l'accouchement...), et distribution convaincante (John McIntire, Hope Emerson, Denise Darcel...).
De nombreux atouts qui placent "Westward the women" parmi les standards du western classique.