Alors… Euh… C’est l’histoire d’une fille… qui vit sa vie tranquille… qui dessine… et puis… bah… et puis c’est tout il me semble bien…
Ah si ! A un moment elle se marie ! …Mais bon, ça semble tellement lui passer au-dessus de la tête…
De toute façon ce mariage n’a quasiment aucune incidence sur l’intrigue puisque ça remplace trois personnages insignifiants par trois autres personnages insignifiants… Et puis… Bah et puis c’est tout…
Voilà voilà quoi…
Bah au-delà de ça pas grand-chose à dire hein…
Parce que bon, il se passe juste RIEN dans ce film.
J’ai cru comprendre que l’idée c’était de montrer comment la guerre impactait progressivement la vie des gens ordinaires. Pourquoi pas…
Bon, ça aurait été peut-être plus efficace si ces fameux gens n’étaient pas tous des personnages absolument insipides, se limitant systématiquement qu’à de simples figures basiques de japanime qui n’ont ni véritable caractère visuel ni véritable caractère tout court…
Bon bah forcément c'est vite l'ennui.
Alors du coup on occupe le temps comme on peut.
Moi perso, j’ai regardé les décors (bon au moins ça c'est beau : c'est ce qui lui vaut d'ailleurs de ne pas avoir la note minimum), j’ai aussi noté les quelques recettes données, et enfin j'ai compté toutes les fois où le personnage de Suzu me donnait envie de lui foutre une grosse torgnole dans sa tronche mal animée.
Et puis surtout je n’arrêtais pas de jeter un coup d’œil dans tous les coins de l’écran en espérant voir s’afficher une nouvelle date !
Ah ça !
Ça avance vite au départ, et puis après ça devient interminable !
On en met un temps à y arriver à ce mois d’aout 1945 !
Après dix minutes de film je me réduisais déjà à n'attendre que ça, histoire qu’il se passe quelque-chose quoi !
…Si seulement j'avais su que ce foutu mois d'août n'arriverait que vers la fin du film, je me serais sûrement abrégé cette longue descente vers l'ennui !
Parce que bon, autant de temps pour quoi ?
Bah pour montrer que Suzu, malgré sa capacité à faire face à tout avec le sourire, eh bah au bout d'un moment, quand la tragédie s'abat sur elle eh bah...
...elle est triste.
Moi j'ai envie de dire "merci Captain Obvious !"
Deux heures pour ça !
Non seulement ce film est vide mais en plus il est prévisible de bout en bout ; tombant dans l'émotion facile !
Je veux bien qu'il soit difficile de passer après "Le tombeau des Lucioles", mais il y a aussi une façon très simple de franchir cette difficulté : ne pas tenter de passer après lui.
Parce que là, vouloir traiter la question du Japon de la Seconde guerre mondiale avec des personnages fantomatiques, une vision nian-niantissime de la situation de l'époque, et un rythme totalement aux fraises dilué par des éléments d'intrigues faméliques, de l'humour pas drôle et des recettes de cuisine, moi je trouve que c'est juste le comble en termes de désert créatif.
En tout cas bravo à Sanao Katabuchi : je reviens à peine de la séance et déjà le souvenir que j'ai de son film est en train de s’effacer par pans entiers de ma mémoire…
Alors après il y en aura sûrement plein de ces gens qui - parce qu'ils adorent ce genre d'atmosphère - lui passeront absolument TOUT à ce film (j'avoue d'ailleurs être assez séché des retours positifs que je vois fleurir un peu partout).
Moi, perso, le seul fait de solliciter quelques éléments de la culture japonaise ne me suffit pas du tout. Quand je vais au cinéma, c'est pour voir des films qui montrent, qui disent, ou qui font ressentir... Là, autant dire qu'avec ce "recoin du monde", je n'ai même pas reçu la portion congrue...
Comme quoi, c'est dur les temps de guerre...