Cela n'a évidemment rien d'un hasard si les trois meilleures adaptations de Stephen King sont signées Brian de Palma, John Carpenter et David Cronenberg. Sans être son film le plus personnel, ce dernier met tout son talent au service d'une histoire puissante, donnant la part belle au fantastique mais surtout à ses personnages, dont son inoubliable héros, émouvant mélange de souffrance et de douceur brisé par le destin, excellemment interprété par Christopher Walken. Intéressant également de voir à quel point il est difficile de trancher quant à savoir si ce pouvoir inopiné (voir l'avenir, principalement), est un don ou une malédiction : sans doute les deux...
Surtout, au-delà d'un aspect visuel très probant, c'est l'incroyable travail sonore qui impressionne, immersive au possible, à l'image d'une musique stridente remarquablement adaptée. Et si la partie polar n'est sans doute pas assez exploitée, celle touchant à la politique est suffisamment captivante pour largement compenser. Un grand classique des années 80 que j'ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir au cinéma, la parfaite illustration du talent de King (et de Cronenberg, cela va sans dire!).