Pour une fois qu'un film porte bien son nom.
Plutôt que de livrer un banal slasher, Jack Sholder préfère en détourner les codes et livre un film qui réussit à être effrayant et toujours imprévisible.
Effrayant de par ses quatre fous évadés de l'asile : un ancien pasteur qui à l'instar de Johnny n'hésite jamais à allumer le feu (Martin Landau), un obèse pédophile féru d'origami (Erland Van Lidth), un schizophrène qui d'un instant à l'autre passe de l'envie de vous tuer à celle de vous prendre dans ses bras (Jack Palance) et enfin un étrangleur hémophile qui ne montre jamais son visage (ben s'il ne montre pas sa tronche comptez pas sur moi pour le balancer nanmého).
Suite à une panne de courant généralisée, ils s'évadent de l'asile tenu d'une main molle par le Docteur Leo Bain (un souvent stone Donald Pleasence) et décident de s'en prendre au tout récemment arrivé Docteur Dan Potter (Dwight Schultz... Mais si : Looping !). Ils finiront par forcer ce dernier à se barricader chez lui avec sa petite famille.
Je vous vois douter, et pourtant tout ceci tiendra parfaitement la route grâce en grande partie à un solide casting et à une volonté d'apporter un sens un peu plus profond à tout ça, nous démontrant que si on nous enlève notre joli vernis de civilisation il devient parfois difficile de déterminer avec précision qui sont les plus fous. Eux ou nous ? J'en veux pour preuve que lors de la panne générale, juste après leur évasion, nos quatre lascars débarquent en ville et qu'y trouvent-ils ? De braves et honnêtes gens apeurés ? Tu parles ! Sont déjà tous en train de piller les magasins laissés sans surveillance ni protection, dans l'anonymat libérateur de cette nuit obscure ! D'ailleurs les fous en goguette n'auront aucun mal à passer inaperçu parmi tout ce beau monde.
Et comme le dira ce cher Donald Pleasance un peu plus tard "Oui oui... Ils sont fous, mais franchement : qui ne l'est pas ?!"
Ne vous attendez tout de même pas à des scènes de meurtres gores, les tueries se déroulant souvent en hors champ, et le second reproche que j'adresserais à ce long-métrage est qu'il met un peu trop de temps à démarrer (on sent que le réalisateur ne sait pas trop comment lancer le truc). Rajoutons quelques agissements peu crédibles de la baby-sitter et voilà pourquoi je n'élèverai pas ce film au rang de chef d'oeuvre.
Malgré tout il constitue un très bon divertissement, loin d'être idiot et se permettant même quelques touches d'humour qui, si elles auraient pu tomber comme un cheveu sur la soupe passent au contraire parfaitement bien, ultime preuve du talent montré ici par Jack Sholder pour livrer un film d'horreur fort original.
Pis c'est un groupe de punk-rock qui cause tout ce bordel.
Et des culottes très bouffantes.
J'sais pas ce qu'il vous faut de plus franchement.