Arrive un moment, avec les grosses machines de guerre cinématographiques, où l'on ne sait plus trop bien si quelqu'un les réalise vraiment. Tsui Hark a beau signer de son nom Detective Dee, on a du mal à sentir le moindre élément personnel derrière cette débauche de décors, de costumes (ah, si, les merveilleux chapeaux en cuir du héros sont incontestablement la trace d'un assistant costumier facétieux), et d'effets spéciaux particulièrement ratés à mon goût - en gros, ça ressemble beaucoup aux scènes de transition d'un jeu video un peu kitsch. J'imagine que tout l'argent étant parti sur ces trois postes là, il ne restait plus rien pour payer les scénaristes et les dialoguistes... sans parler des comédiens, aussi subtils que des figurants de telenovelas brésiliennes... dommage !
Ce bouillon un peu insipide (mais avec de gros yeux de graisse qui flottent à la surface) ressemble somme toute à la statue de Bouddha qui jette son ombre menaçante sur le palais de l'Impératrice Wu : c'est gigantesque, c'est clinquant, ça se voit de loin, ça clame la toute puissance de l'empire, mais c'est creux, mal construit, et ça finit par s'effondrer, sans faire plus de dégâts que ça...