Docteur Folamour par Kroakkroqgar
Sorti à peine plus tôt que ‘Fail Safe’ en 1964, ‘Dr. Strangelove’ a pourtant tout l’air d’une parodie de l’œuvre de Sidney Lummet. Le scénario suit la même thématique de l’accident nucléaire, on retrouve les mêmes personnages clés, et l’essentiel de l’action se passe en huis clos oppressant.
Mais ‘Dr. Strangelove’ se différencie de ‘Fail Safe’ par des décalages comiques savamment mesurés. L’ordre accidentel est donné par un général paranoïaque à l’idée que les communistes aient contaminé les fluides des Américains, le dirigeant russe est ivre lors de sa discussion avec le président, le bombardier profite d’une chance inouïe pour traverser tous les obstacles qui se dresse devant lui. On ne rit pas forcément aux éclats, mais les comiques de situation sont particulièrement habiles.
En outre, les acteurs ajoutent également une véritable plus-value au film. Sterling Hayden est excellent, tout à fait effrayant dans sa folie, tandis que Peter Sellers est amusant en Capitaine Mandrake déconfit sous la pression. C’est d’ailleurs le même Peter Seller qui joue un Président un brin cocasse (notamment pendant sa discussion avec son homologue russe). L’acteur ne remporte toutefois pas le triplé, sa performance en Dr. Strangelove est légèrement embarrassante, et on s’étonnera que film porte le nom de ce personnage secondaire un peu grossier. Enfin, George C. Scott livre également un Général Buck particulièrement drôle.
Stanley Kubrick offre une réalisation moins impressionnante que celle à laquelle il nous habituera avec ses prochains films, mais il propose tout de même un inoubliable plan en contre-plongée sur le Général Ripper. Par ailleurs, son image de la salle de guerre s’est imposée dans la pop culture, et la bande-originale du récit est excellente.
Une parodie intelligente.