L'envie de mêler le sérieux et le grotesque pour porter un message est toujours un exercice périlleux, et rares sont les films qui atteignent cet objectif ambitieux - d'ailleurs aucun ne me vient en tête au moment d'écrire cette critique.
Don't Look Up est clairement desservi par le traitement réservé à ses personnages : sinon pénibles, au mieux fades. Constat ennuyeux pour un film d'une durée de 2h20 ...
Plus particulièrement, Meryl Streep en fait des tonnes dans son rôle de "Présidente du Monde" complètement allumée et devient rapidement insupportable. Idem pour son rejeton chef de cabinet Jonah Hill qui fait comme souvent du Jonah Hill ... Si l'on saisit la comparaison (loin d'être subtile) avec l'ancienne présidence de Donald Trump (par ailleurs cible assez facile pour les réalisateurs tant il réussit lors de son mandat à créer une quasi-unanimité contre lui), une question se pose : comment une telle équipe de loosers a-t-elle pu accéder à la Maison Blanche ?
Un autre problème majeur de ce film résulte selon moi du trop grand décalage, complètement incohérent, entre les conn**ies et la cupidité des uns et des autres (dans le film personne ne semble prendre conscience de l'urgence et ne prend de décisions rationnelles conséquentes) totalement inadaptées face à l’extrême urgence de la situation (la Terre n'a plus que 6 mois à vivre). Résultat : le film enfonce beaucoup de portes ouvertes et manque de mordant, d'impact.
Seule Jennifer Lawrence réussit à apporter un peu de nuance et de subtilité à son personnage, ce qui lui permet de surnager au milieu de ce grand marasme terrestre - phare isolé dans un océan de bêtise.
En conclusion, Don't Look Up est un film bancal, poussif et doté d'un humour qui tombe souvent à plat (les scènes avec les snacks du distributeur sont exploitées jusqu'à ... plus faim !). Avec plus de subtilité, tant sur le fond que sur la forme, le film aurait sûrement apporté plus de plaisir et laissé une impression durable au spectateur. Du coup, tel la Terre, Don't Look Up tourne en rond.