Malgré le titre honteux de cette critique et certaines thématiques communes aux deux films, tout semble séparer Baby Driver d’Edgar Wright sorti récemment sur nos écrans (à l’heure où j’écris ces quelques lignes) et Drive qui s’apparente plus à un certain Collatéral de Michael Mann où l’on aurait inversé les rôles de chauffeur et passager.


Le sujet n’est pas dépourvu d’analogie « l’histoire d’un double-jeu entre jeune homme lambda le jour et conducteur rigoureux et méthodique pour la pègre la nuit » mais il est ici traité de façon beaucoup plus mature.


Là ou Edgar Wright nous présentait un personnage haut en couleur, naturellement bon avec son prochain, présentant un léger handicap car forcé de rythmer sa vie aux notes d’une bande son entrainante qui définira le squelette du film.
Refn, lui, nous propose un personnage froid, distant, lui aussi naturellement avenant, présentant également un léger handicap : il rythme sa vie au son du silence le plus total.
Interprété par Ryan Gosling qui se livre à une prestation des plus monolithique mais pas dépourvue de nuances, le personnage du conducteur ne marquera aucune de ces apparitions par une quelconque punchline comme le ferait n’importe quel personnage de gangster issu d’un bon vieux Tarantino. Les lignes de dialogue du dit-personnage sont épurées pour en conserver l’essentiel un brin minimaliste.


Passé l’incroyable scène d’introduction du film, l’histoire prend son temps et n’hésite pas à s’installer dans une certaine lenteur des plus dérangeante, jouissant tout de fois d’une photographie hors du commun. Mais ce rythme lent va progressivement s’accélérer d’une manière exponentielle jusqu’à un point de non-retour violent qui marquera une coupure brutale avec ce qui nous est montré depuis le début du film, créant un décalage cru auquel on ne s’attendait pas et qui, une fois lancé, ne s’arrête plus. Une bonne surprise.


En total symbiose avec l’état de notre personnage, cette évolution dans la narration sert parfaitement un scenario simple mais efficace, mis en scène avec brio du début à la fin.


Une histoire de gangsters contemporains de plus dans la cité des anges. Un récit simple mais fort que l’on prend toujours autant de plaisir à consommer.

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le 4 déc. 2017

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Iroquois P.

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