N'ayant pas fait le rapprochement avec la réalisatrice de « La Tête de maman », c'est avec une certaine méfiance que je suis allé voir « Du vent dans mes mollets », plombé par une affiche craignos et donc un titre plutôt foireux. Ce qui était un mal pour un bien, car la surprise n'en a été que plus agréable. Carine Tardieu confirme en effet les bonnes dispositions de son premier long-métrage : du rythme, de la sincérité, de l'humour et même une certaine inventivité, ce qui évidemment fait plus que du bien dans l'affligeant paysage de la comédie française. Le trait a beau être parfois appuyé, difficile d'être insensible à la vision qu'à la réalisatrice de l'enfance, touchante sans pour autant être idéalisée.
Le récit a beau être vu à travers des yeux d'enfant, il n'en décrit pas moins avec justesse celui des adultes, comme en témoigne les trois personnages interprétés avec beaucoup de talent par Agnès Jaoui, Denis Podalydès et surtout Isabelle Carré. Il est d'ailleurs plaisant de noter que plusieurs scènes nous marquent durablement, bien aidées par des répliques vives et souvent très justes. Après, pas de quoi se rouler par terre non plus, à l'image de quelques lourdeurs dispensables, mais je ne ferai pas la fine bouche devant ce spectacle alerte, drôle et même parfois émouvant : un joli film.