Je n'ai jamais lu le roman de Frank Herbert. Mon cerveau s'est fait un plaisir d'oublier le contenu de la purge lynchienne (ce n'est pas souvent que l'on peut combiner ce nom commun et cet adjectif, donc j'en profite !). Autant dire que j'étais en terrain inconnu.
Bref, ce sont pas ici tant les rebondissements assez conventionnels (genre le truc du messie qui va sauver la bonne cause, le monsieur qui va se sacrifier en se battant seul contre plusieurs adversaires pour que les autres puissent en profiter pour fuir, etc. !) que j'ai retenus, mais (déjà le visuel, je vais y revenir !) l'univers mis en place, aussi opaque (je reconnais que je suis loin d'avoir tout saisi !) que riche. Cela dure plus de deux heures et demie, mais ça ne va pas être une accumulation de séquences d'action avec un bon gros CGI bien dégueulasse puant bien l'écran vert, sans rien du tout autour, juste faite pour vendre des seau de pop-corn. Non, ça va être la mise en place des personnages et d'un cadre. Sur toute la durée, il y a quantité de scènes qui sont inutiles pour la structure même de l'intrigue. Mais elles apportent une atmosphère et développent des personnages ; et ça, j'apprécie.
Ensuite, visuellement, Denis Villeneuve assure (encore !) une fois à mort, la photographie, les effets spéciaux réalistes, s'intégrant parfaitement aux extérieurs, offrant l'illusion d'être dans ces derniers, qui ne donnent pas du tout l'impression d'un bon gros CGI bien dégueulasse puant bien l'écran vert.
Hans Zimmer fait du Hans Zimmer, avec sa musique bien pompière qui fait secouer les décibels et le fauteuil sur lequel j'étais assis (si, si, ce n'est même pas une blague !).
Pour la distribution, jetez-moi du sable du désert sans Épice dans la gueule si ça vous chante, mais Timothée Chalamet ne m'a pas particulièrement transcendé en messie. Voilà, désolé... Par contre, le reste des acteurs et actrices ferait piquer un orgasme au plus blasé spectateur. Mentions spéciales à Charlotte Rampling, n'ayant pas besoin d'apparaître longtemps pour imposer son autorité, à Oscar Isaac, pétant le charisme comme cela ne devrait pas être permis, et surtout à Rebecca Ferguson, inoubliable et transcendante (pour le coup !) dans le rôle de celui qui est le personnage le plus fascinant du lot pour moi.
Ça fait du bien de voir qu'il est toujours possible de voir des œuvres ambitieuses avec un gros budget. Je ne regrette pas de m'être assis sur mon siège de cinéma qui s'est improvisé fauteuil vibromasseur.