High Cruel Musical
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le 21 août 2024
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Comme vous sans doute, j’ai été très ému par le discours de l’actrice quand on lui a remis le prix d’interprétation féminine à Cannes et me suis demandé si le film serait à la hauteur. Audiard nous a habitués au meilleur comme au pire.
La bande-annonce du film utilisait tous les codes visuels des films « narcos », de quoi intriguer et susciter l’intérêt sans toutefois effacer les craintes sur la réalisation. J’ai dépassé mes appréhensions et préjugés pour être totalement surpris par un film opéra et non une comédie musicale comme je l’ai lu dans la presse.
Un opéra en effet avec un argument simple sur les conséquences d’un choix personnel radical sur des êtres qui sont tous entraînés dans une tragédie. Un opéra avec des acteurs, des chanteurs, des chœurs et des mouvements de foule chorégraphiés qui font de ce film un opéra du XXIe siècle qui mêle la sensualité à la violence. On pressent que la fin sera tragique, forcément tragique. Opéra certes, mais du véritable cinéma filmé de manière sensuelle puisque le corps et sa transformation est au cœur de l’intrigue. Comme pour tout opéra, on ne navigue pas dans les hauteurs de la philosophie, mais dans l’émotion pure qui est ici dans un milieu dans lequel on ne l’attend pas celui des narcos mexicains. De ce point de vue, c’est réussi grâce à la combinaison de la violence et du tragique et puis, Il y a le message. Un appel à la tolérance sur le changement de sexe. Comme un opéra encore , on est subjugué par l’interprétation magnifique des actrices qui nous emportent dans un jeu qui vous colle à votre fauteuil et font monter les larmes aux yeux. Un film qui fera date.
À noter l’émouvante reprise « des passantes » de Brassens sous la forme d’une marche funèbre mexicaine qui clôt le dernier tableau. Il est rare d’entendre des applaudissements dans une salle de nos jours et ce fut le cas hier.
Créée
le 24 août 2024
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