Loin d'être passionné de voile, « En solitaire » est parvenu à ne pas m'ennuyer, ce qui est déjà une satisfaction. Après, tout n'est pas parfait : les rebondissements sont parfois légèrement tirés par les cheveux, tandis que le voyage n'a rien de fascinant, la relation entre les deux protagonistes évoluant un peu trop facilement. Mais pour son premier film, Christophe Offenstein parvient à rendre avec conviction la fascination que les skippers peuvent avoir pour la mer, tandis que les contacts avec l'extérieur sont bien rendus par les différents moyens techniques à bord.
Enfin, si l'interprétation n'est pas toujours à la hauteur (Guillaume Canet et surtout Arly Jover, plus transparente que jamais), François Cluzet livre une belle prestation en homme vivant chaque minute sa passion intensément, le traitement de chaque personnage s'avérant d'ailleurs plutôt soigné. Dommage toutefois qu'une fin très « bonne conscience » vienne parachever le récit, n'apparaissant en définitive ni logique, ni cohérente avec ce qui avait pu être développé jusque-là. Pour autant, je ne regrette pas le déplacement, et si je ne suivrais pas plus la prochaine édition du Vendée Globe que les précédentes, au moins ai-je eu l'occasion de suivre une belle aventure humaine, filmée avec cœur et panache : c'est déjà bien.