"Une histoire privée devient extraordinaire si un événement historique est présent en arrière-fond."
Deuxième film seulement que je vois du réalisateur Valerio Zurlini, l'autre étant le très bon "Journal intime", mais, à part ici sur un point de détail sur lequel je vais revenir, une seconde preuve que l'emphase mélodramatique et lui faisaient deux.
"Une histoire privée devient extraordinaire si un événement historique est présent en arrière-fond.", si un film répond très bien à cette phrase de Léon Tolstoï c'est bien "Un Été violent". Cette histoire d'amour entre un jeune étudiant, fils d'un ponte du régime fasciste, et une veuve de guerre trentenaire et mère de famille pourrait apparaître comme étant un summum de banalité si elle ne se déroulait avec comme toile de fond les derniers jours de la dictature de Mussolini.
La guerre ne se montre que rarement ici ce qui ne fait que rendre encore plus intenses et spectaculaires les rares fois où elle apparaît. Parti-pris intelligent du réalisateur auquel on pourrait en ajouter un autre : rester sobre. L'amour se montre par petites touches, par des gestes ou des paroles subtils, pas de grandiloquence, ce qui ne fait que rendre que plus émouvante cette romance. Enfin pas de grandiloquence...jusqu'aux cinq dernières minutes qui gâchent un peu l'ensemble. Les cinq dernières minutes qui auraient vraiment dû rester dans le même ton. C'est réellement regrettable car sinon ça aurait été un grand film.
On se consolera tout de même largement avec le reste du film, avec les belles interprétations de Jean-Louis Trintignant (crédible en jeune étudiant malgré ses 29 ans à l'époque !!!) et d'Eleonora Rossi Drago (qui malheureusement a été considérablement sous-employée par la suite !!!), et aussi avec la BO particulièrement inspirée de Mario Nascimbene.