Trip dont Cronenberg a le secret et que probablement personne d'autre ne pourrait imaginer, « Existenz » est de ces oeuvres un peu dérangeantes qui n'en sont pas moins salutaires à bien des égards. Au-delà de cet univers de « très bon mauvais goût » nous en mettant plein la vue avec des moyens pourtant limités, c'est une fois de plus les obsessions du réalisateur qui s'avèrent fascinantes : confusion réel-virtuel, ton légèrement sulfureux, personnages secondaires (voire principaux) bizarres et inquiétants...
Tout le cinéma de David Cronenberg est là, mais celui-ni se répète jamais, cette plongée dans l'univers des jeux vidéos apportant un nouvel édifice à une filmographie pourtant déjà chargée niveau expériences déconcertantes et uniques... La fin, intelligemment ambigüe, est à ce titre parfaitement représentative de la façon dont le réalisateur de « Dead Zone » joue avec nos sens et notre conception du monde, et résume le mieux ce que nous avons pu vivre pendant près de 100 minutes... Encore une belle réussite de la part d'un cinéaste décidément surdoué.