Face à un film de ce calibre, les mots peuvent manquer tant l'objet de la critique est singulier. Ce qui est tout de même certain ici à mon avis, c'est que ce long métrage dégage dans son ensemble une profonde beauté.
Cette beauté est d'abord visuelle; Victor Erice a su manier avec précision sa caméra: les plans, souvent d'une simplesse affirmée, sont particulièrement beaux, jouant habilement avec visages, lumières ou encore éléments de décor. Le premier d'entre eux me venant à l'esprit est celui où la jeune chinoise Qiao Shu, personnage fiction du film réalisé par Miguel (le héros du film), passe so, éventail devant ses yeux avec une grâce et une élégance remarquables, présentes tout au long du film.
Simple, grâcieuse, élégante: on pourrait aussi qualifier ainsi la mise en scène. Les dialogues sont souvent filmés en champ-contrechamp, sommairement certes mais cela se révèle être un excellent parti-pris: l'authenticité du jeu d'acteur retranscrit parfaitement les émotions des personnages. Nul besoin alors de recourir à quelque artifice de mise en scène.
Et ces émotions sont nombreuses: manque d'un être cher, désarroi face à l'amnésie, perte de repères, d'identité... Autant de thèmes que le réalisateur aborde de manière juste, avec une approche assez rapprochée pour provoquer l'empathie du spectateur mais suffisamment distante pour laisser ce dernier juger, trancher ou ne pas le faire mais dans tus les cas réfléchir sur les question abordées.
C'est en cela que le film est beau: en trouvant dans chacun des domaines de son exécution une justesse, un équilibre. Et cela ne le rend pas simplement beau, mais pleinement magnifique.