Une curiosité pour moi : Valeria Bruni Tedeschi en italien dans le texte, et « accessoirement » le meilleur film que j'ai eu l'occasion de voir avec la dame. On sent chez Paolo Virzi un évident désir de renouer avec la grande comédie italienne, ce à quoi il ne parvient pas totalement mais en partie, ce qui est déjà positif. De l'excès, mais dans le bon sens du terme, et une volonté de transformer ce duo mal assorti a priori sans originalité en quelque chose de savoureux, notamment à travers leurs échanges et ce « road trip » pratiquement improvisé à travers la Toscane.
Malgré quelques lourdeurs ou aspects trop inexploités
(les nombreux conflits familiaux, l'avocat fou amoureux ou les bourgeois désœuvrés obligés de louer à des tournages pornos pour arrondir les fins de mois),
le réalisateur fait preuve d'un étonnant équilibre entre humour et émotion pour que l'on s'attache aisément à ses deux personnalités, nous faisant même prendre un malin plaisir à démêler le vrai du faux dans les récits souvent délirants de la belle Valeria.
Aussi élégamment éclairé que photographié, l'œuvre prend une tournure légèrement mélodramatique dans sa dernière ligne droite,
pardonnant un peu trop ses fautes à
Donatella (Micaela Ramazzotti, touchante, très juste), mais le faisant toujours avec douceur et sincérité, évitant très joliment toute caricature.
Une émotion se fait alors sentir, à l'image de ce dénouement
légèrement amer, tout en gardant intelligemment une note d'espoir.
Dans une logique un peu similaire, Virzi réussira nettement moins l'année suivante son « Échappée belle » sur les routes américaines. En attendant, voilà une production italienne faisant honneur à sa tradition cinématographique : séduisant.