Frayeurs par Nicolas Montagne
Un film comme Frayeurs n'est pas fait pour les petites natures. Lucio Fulci entre de plein pied dans sa période glauquissime, et cela se sent dès le début. Avec un point de départ qui confine à l'insolence (la pendaison d'un prêtre), nul doute que ce film ne plaira pas à tout le monde. Mais si ce n'était que ça: la majeure partie du film montre des scènes d'un gore à vommir qui en dérangera plus d'un.
Côté mise en scène, Fulci réussit d'emblée à imposer une ambiance macabre, véritablement putride, et si le cadrage et d'autres choses sont parfois hésitantes, le film tient parfaitement bien la route. Par contre, on constate tout de même quelques longueurs, et surtout un alignement de scènes gore qui n'ont d'intérêt que pour satisfaire un spectateur en manque de sensations fortes. Cela dit, il est servi: une jeune fille vomit tous ses organes, un hommme se prendre une perceuse dans le crâne en gros plan, jusqu'à ce que celle-ci ressorte par l'autre côté, les acteurs reçoivent sur eux une pluie d'asticots (en gros plan souvent également) qui va jusqu'à leur rentrer dans la bouche,...autant de scènes culte qui ne cesseront de résonner dans l'inconscient du fantasticophile pendant encore des années!D'ailleurs, Tarantino, grand admirateur de Fulci, a repris l'idée de la femme enterrée vivante et se retrouve dans un noir total dans Kill Bill Vol.2.
Côté casting, on fait connaissance avec l'excellente Catriona Mc Coll, qui resurgira, à son grand regret paraît-il, dans d'autres films putrides du transalpin notoirement sadique. Le reste de la distribution tient la route, même si la tradition veut que l'on assiste à un jeu d'(acteur parfois outrancier. Cela dit, ce n'est pas un gros problème, on regarde un Fulci pour le gore et l'ambiance, et non pas pour des surcadrages à la Antonioni ou un jeu d'Actor's Studio!