Énième preuve de l’inventivité du cinéma français contemporain avec cette fable poétique et politique qui nous fait décoller pour la banlieue céleste de Gagarine. En empruntant tous les codes du film d’espace on observe la fin de vie d’un vaisseau et de ses habitants attachants à mille lieux des clichés. Le jeune Youri, un Icare sans aile mais à la tête pleine de rêves, tente de sauver cette tour de Babel qu’il aime éperdument. C’est grâce à ce héros sensible que nous quittons un instant l’insupportable pesanteur pour un voyage onirique, une excursion visuelle et plastique qui transfigure le film social. Preuve que, lui aussi, a le droit d’être beau. Transfigurée, c’est aussi ce qu’est cette banlieue vide devenue capsule, cocon, ou caravelle interstellaire.
Âmes sensibles : NE PAS s’abstenir.