On pense immédiatement à "Tamara Drewe", autre roman graphique de Posy Simmons adapté au cinéma (par Stephen Frears), dont l'héroïne était également incarnée par la jeune et fraîche Gemma Arterton, sosie britannique de notre Laetitia Casta nationale.
Cette fois, la pulpeuse Gemma arpente la campagne normande, où elle vient de s'installer avec son anglais de mari (un certain Charles Bovery!), devenant ainsi les voisins de Fabrice Luchini, qui a quitté un job dans l'édition voici quelques années, pour reprendre la boulangerie paternelle en milieu rural.
Grand admirateur du fameux roman de Flaubert, l'homme ne peut s'empêcher d'imaginer que "l'art imitant la vie", où inversement, la jeune anglaise se dirige vers un destin funeste à la Emma Bovary. Bouleversé par son désir renaissant grâce à la belle, il adopte brutalement un comportement obsessionnel et compulsif...
"Gemma Bovery" est une oeuvre mi-charnelle, mi-cérébrale, qui manque hélas des deux, se révélant trop sage et modérée pour inspirer autre chose qu'une certaine sympathie.
Ainsi, même si c'est anecdotique, cette Gemma censée embraser tous les hommes du voisinage, se révèle une maîtresse bien peu expansive, qui prend bien soin de garder son soutien-gorge pendant les scènes d'amour...
En comparaison, Anne Fontaine avait su bien mieux érotiser un précédent film, déjà avec Luchini ("La fille de Monaco"), en dévoilant la plastique d'une Louise Bourgoin alors débutante, mais autrement plus troublante au final.
A noter la jolie prestation, et l'anglais impeccable, d'Elsa Zylberstein en voisine snob et déjantée.