Le film raconte la lutte du MI6 contre le syndicat du crime JANUS désirant utiliser le satellite GoldenEye contre Londres afin de causer une crise financière globale.
La première scène ne laisse rien inaugurer de bon car quand c’est trop c’est tropico et quand c’est tropico ben c’est plus James Bond. Ok, la série n’est pas un exemple de crédibilité scénique, mais quand même. Sauter d’une montagne à moto pour rentrer dans un avion en pleine chute... It's a bird ! it's a plane ! No, it’sJames Bond...
Le générique relève le niveau avec une excellente Tina Turner sur un titre de Bono (je ne m’étais pas autant régalé depuis « live and let die » de Paul Mc Cartney et les Wings).
On s’est tellement moqué de Rambo l’invincible passant à travers les balles, jamais blessé sous les tires nourris de fusils mitrailleurs, qu’il m’était intellectuellement inconcevable d’imaginer pire. Martin Campbell arrive à dépasser le genre. James Bond seul derrière un filin, se fait mitrailler lourdement, mais les balles touchent miraculeusement le filin d’acier mais pas lui... Et ce n’est qu’un exemple parmi une multitude au cours de ce film ou le budget cartouche s’envole dans des sphères encore jamais atteintes. Au secours ! Le nouveau James Bond est génétiquement modifié... C’est l’homme qui valait trois milliards sans montrer qu’il est biologiquement mi-homme, mi-robot. Il pourrait rentrer sans problème dans l’équipe de Pépé Boyington chez les Têtes brûlées. La séquence en char rajoute du pitoyable au lamentable. Et que je vous traverse des murs sans être décoiffé, et que je poursuis un train et j’arrive avant lui au pont, et que je me prends une statue sur le toit que je laisse encastré entre deux voitures. Bio ionic cet homme-là que je vous dis. Ça me fout en rogne une telle bêtise...
Ah ! pour dépoussiérer le genre, il y a du monde, mais pour en faire un véritable film, intéressant, avec de l’action qui sert le scénario (sans outrance), il n’y a plus personne.
Pour faire croire à la populace que c’est bien James Bond on lui colle les indispensables : L’Aston Martin, la montre, la petite séquence dans le laboratoire de Q, le smoking, le casino, la jolie James Bond girl très belle et très intelligente (programmeuse de niveau 2 en aérospatiale quand même). Les codes sont respectés mais ne font pas pour autant de cette guignolade un James Bond acceptable.
Le savoureux est saupoudré sur quelques scènes et caractères qui mériteraient d’être mieux exploités. D’abord Pierce Brosnan qui est très bien. On retrouve un peu de l’humour british qui avait disparu avec Timothy Dalton et ses répliques font souvent mouche. L’entrevue avec la nouvelle M (Judy Dench) aurait pu être délicieuse si elle avait eu une autre justification que l'unique alibi féministe (regardez M est une femme et elle ne s'en laisse pas compter face à James Bond le Mysogine!). Les vérités fusent, il y a du répondant, les relations hiérarchiques entre le deux surprennent et mettent du piquant, d'accord, mais ça fait tellement racolleur.
La pire trouvaille reste quand même Famke Janssen dans le rôle de Xenia Zirgavna Onatopp qui pousse la sexualité bondienne caricaturales a des limites jamais atteintes. Toute en sadisme extériorisé, ces orgasmes à répétition lorsqu’elle tue à la mitraillette ou lorsqu’elle étouffe ses adversaires entre ses cuisses sont d'une ridicule curiosité... Elle joue la tigresse, limite vampire, à outrance. Ces magnifiques gambettes ne sont sans doute pas le pire des endroits pour un dernier souffle, certes, mais je lui reconnais d'autres talents que ce rôle sans nuances.
En bref, un James Bond truqué dont on se moque et dans lequel on ne parvient absolument pas à rentrer tant il est proche de l’auto parodie.