La nomination pour un Oscar du meilleur scénario original constituait le minimum de reconnaissance que pouvait recevoir Peter Weir pour Green Card. L'histoire glisse avec une aisance qu'on croirait presque répétée avec perfectionnisme, si l'on en croit le trop de précipitation de McDowell et Depardieu à délivrer leurs répliques.Le quotidien se dessine au gré de la couleur du ciel, sans qu'on ait l'impression de buter sur du bouche-trou ni que Weir se repose désespérément sur Zimmer pour donner le rythme d'un coup de baguette. La performance est surtout bluffante chez McDowell et Bebe Newirth. Depardieu, que ça lui semble trivial ou non, il est le lourdaud français dont on s'amuse de l'anglais plein d'anicroches, et ses gestes n'acquièrent pas plus de naturel que ce pour quoi l'on se contente en France. (Toutefois, lui faire jouer ce rôle de bon gros ours à côté de celui de monstre dans Uranus est loin de renier sa tessiture d'acteur.)C'est une romance socialement et « couplement » pointue, qui étudie avec un vrai souci de la personnalité les faiblesses et les orgueils. Un peu trop normé, il ne peut ennuyer personne bien longtemps.
Quantième Art