Half Nelson tend à s'ancrer dans une espèce de lenteur tantôt obsédante, tantôt ennuyeuse. Malgré la justesse de Ryan Gossling en professeur d'histoire toxicomane et de cette étonnante petite actrice, le film prend le parti de la réflexion et celle-ci semble se dégager de chaque plan, comme si le réalisateur nous laissait subtilement le temps d'appréhender chaque instant. Le film aborde le changement, possible ou non, intérieur ou visible, et s'arme des erreurs du passé comme pour justifier la situation présente des deux protagonistes. Alors que Drey, l'élève de 13 ans et en pleine évolution, à un âge où on est facilement influençable, son professeur, lui, accuse le coup d'une vie qui en est dépourvu. L'un cherche à aider l'autre et vice-versa dans le but finalement de se sauver soi-même. Pour l'une, il s'agit d'avancer, pour l'autre, de trouver une raison de continuer à le faire. Un film timide et pudique malgré ses images, pleins de non-dits qui malheureusement nous abandonne sur une note incertaine. Quand l'intelligence et la fascination côtoient l'ennui et la maladresse.