Les Beatles se rebellent !
Harry Potter le film, deuxième du nom, c’est franchement à l’image de ses (jeunes) héros : 12 ans, la crise de pré-adolescence. L’ambiance est plus sombre que dans le premier volet, cela commence à parler menaces et morts dans les dialogues, et la réalisation mise sur une intrigue un chouïa plus noire ... mais à côté de cela, Harry arbore une coupe de gentil Beatle, et ils sont tous sapés avec l’uniforme réglementaire. Ils n’écoutent pas de musique, ne boivent pas, ne s’embrassent pas : à croire qu’ils passent leur vie soit à bosser, soit à sauver le monde. Bref, un film le popotin entre deux chaises.
Côté effets spéciaux, c’est la grande débandade ! Avec une transformation de Harry en Goyle digne des Visiteurs (1991 !), un combat à l’épée contre le basilique qui pourrait intégrer sans peine le Top 10 de Nanarland, et tout le reste plutôt moche et mal fichu, on a frôlé la catastrophe. Jetons un voile pudique sur cette bouillie de pixels bancals, on dira juste que cela a mal vieilli, très très mal vieilli, pire encore que le premier opus. Mais il faut préciser que ce deuxième opus a pris le pari de caser un maximum d’effets spéciaux à presque tous les plans : les lois de la statistique sont formelles, une telle débauche de p’tites lumières avait peu de chances d’accoucher d’un sans-faute visuel et virtuel...
Malgré tous ces défauts, voilà un film qui se laisse regarder correctement. Un bon divertissement, en cours de maturation, et dont on espère que la suite continuera à se distancier de l’ambiance bon enfant, pour aller vers quelque chose un brin plus adulte.
Dobby mérite des baffes à chaque plan, mais heureusement, Richard Griffiths éructe quelques-unes de ses meilleures répliques dès les premières minutes, alors on passe l’éponge sur le reste. A noter, Tom Felton (Draco Malfoy) prend plus d’épaisseur dans ce deuxième film : à croire que le réal’ a fini par s’apercevoir que, de tous les gamins du casting, lui seul savait tirer son épingle du jeu !