Quelle déception !! Ce film fait partie des comédies américaines des années 30 qui se passent invariablement dans la haute société (ou l'image que veut en véhiculer le Hollywood de l'époque, un brin ridicule et condescendante) sans doute pour faire oublier à la populace ses ennuis nés de la crise.
Du coup, tout est gratuit et sans enjeu, de simples jeux de séduction vaudevillesques entre parasites de la société (mondains, milliardaires, membres de conseil d'administration, tous voleurs d'opérette ou abrutis notoires).
A l'image du héros, aussi charismatique qu'un bigorneau après la cuisson.
Certes Lubitsch n'est pas maladroit, a un goût certain pour la dérision, aussi sourit on à quelques gags, hélas peu nombreux (le gondolier éboueur par exemple) ou quelques trouvailles de mise en scène (la scène du baiser entre Kay Francis et le bigorneau sus-cité).
Mais ces rares moments de bonheur sont noyés sous les conventions cinématographiques et sociales.
Heureusement Capra saura faire exploser ces conventions banalisées dans New-York Miami et on sortira de la peinture caricaturale d'une haute société fantasmée pour montrer de vrais personnages et non ces baudruches fabriquées et pré mâchées par l'industrie du rêve.
PS : Kay Francis est ravissante et vive, Myriam Hopkins surjoue et cabotine. Je le savais, c'est une confirmation, les brunes comptent pas pour de prunes.