J’ai beaucoup aimé le film. Voilà, c’est fait, le lecteur est averti, maintenant je peux développer pour ceux qui restent.

Je lis ici et là, chez ses nombreux détracteurs, que Costner a réalisé un film beaucoup trop long et qu’il a assemblé des bouts de série télé. Pour moi c’est vraiment n’importe quoi, ces mêmes détracteurs s’enfilent (on dit binger en bon français) six ou sept épisodes de Yellowstone de suite (ça va chercher dans les cinq heures de diffusion !), des détracteurs qui, souvent, ne connaissent rien du western sur grand écran et de son histoire cinématographique. Franchement, à quoi ça rime de comparer un film de John Ford ou d’Anthony Mann à une série télé contemporaine réalisée avec des moyens colossaux (Suivez mon regard vers le géant Netflix), on ne parle pas de la même chose. Le langage cinématographique de Costner puise dans les archives de ce genre cinématographique et, ce faisant, lui redonne une nouvelle vie, c’est ce qu’il a fait avec Danse avec les loups et Open Range, l’accuser de faire de la télé sur grand écran c’est stupide, il sait faire les deux et il l’a prouvé. Au passage je précise que, pour moi, Open Range est au moins égal à Impitoyable de Clint Eastwood.

Je n’ai pas vu passer les trois heures d’Horizon, film choral que je n’ai pas trouvé difficile à suivre malgré ses nombreuses ellipses. Les trente premières minutes sont remarquables, les deux heures et demie qui suivent sont excellentes. L’amateur de western est comblé. Les références sont nombreuses, j’ai pensé aux films de John Ford, bien sûr, La Charge héroïque entre autres, au Vent de la plaine de John Huston, mais aussi aux films de Robert Aldrich, Fureur Apache et Bronco Apache ou à Chasseurs de scalps de Sydney Pollack (Quatre films avec Burt Lancaster, serait-ce un hasard ?).

Costner, un peu en retrait au niveau présence à l’écran, perpétue la tradition des grands seconds rôles westerniens chers à Ford. Michael Rooker fait revivre le sergent fort en gueule magnifié par le légendaire Victor McLaglen et Jeff Fahey incarne un terrifiant tueur d’indiens qui aurait enchanté Sergio Léone. Costner a particulièrement soigné son casting féminin, ses nombreuses héroïnes, aussi belles que courageuses, rendent un bel hommage aux pionnières souvent oubliées dans l’histoire de la conquête de l’Ouest. Les Indiens ont de l’allure, ils sont beaux, parfois cruels, mais leur culture est toujours respectée par Costner qui a un grand-père paternel Cherokee ne l’oublions pas.

Un coup de chapeau au directeur de la photo, James Michael Muro, déjà derrière l’objectif sur Open Range, qui nous offre des plans à couper le souffle, l’attaque de nuit du camp des colons, au début du film, est une pure merveille.

Un western désenchanté, comme sait les faire Kevin Costner, qui ne m’a pas déçu, j’attends les suites avec impatience.



Créée

le 21 juil. 2024

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