Voilà un film qui, avant même de l'avoir vu, bénéficiait à mes yeux d'une certaine aura de mystère et de scandale. Les seules infos à ma connaissance étaient en effet de nature à intriguer, et à faire marcher l'imagination :
- Dennis Hopper derrière la caméra, ce type étonnant capable de réaliser aussi bien le culte "Easy Rider", le perché "The Last Movie" que le plus classique "Colors"
- Don Johnson dans la peau du héros, dans la foulée de "Miami Vice"
- Jennifer Connelly largement dénudée au cours du film…
Des éléments hétéroclites qui laissent dubitatif, mais qui donnent envie de voir le film. A l'issue du visionnage, ma perplexité n'a pas disparu.
Car "The Hot Spot" diffuse un charme incontestable, sans pour autant se classer parmi les films marquants, la faute à un rythme d'une lenteur déraisonnable, à un scénario assez pauvre et à des dialogues qui manquent de mordant.
"The Hot Spot" s'apparente visiblement à un exercice de style, Dennis Hopper s'efforçant de rendre hommage au film noir sudiste (type "The Postman Always Rings Twice" ou "Body Heat") au travers de nombreux archétypes propres à cette catégorie, tels que la chaleur écrasante, le héros vaguement louche qui débarque dans un bled paumé, la femme fatale tendance nympho ou encore le mari encombrant.
Toutefois, Hopper prend soin de jouer avec les attentes du spectateur en décalant parfois légèrement le cliché attendu, ou en modifiant la "suite logique" d'une situation donnée : par conséquent, le film est rarement prévisible, et j'avoue par exemple avoir anticipé le dénouement avec quasi-certitude, et m'être planté royalement.
Cela dit, "The Hot Spot" n'en demeure pas moins très anecdotique, et surtout trop long pour ce qu'il a à raconter. En clair, il s'agit d'une curiosité sympathique, mais pas d'un vrai bon film.
Heureusement, l'atmosphère caniculaire et le rythme languide trouvent leur prolongement dans la dimension érotique de l'œuvre, qui constitue la principale réussite de Dennis Hopper.
En effet, le réalisateur américain excelle dans la mise à nu de ses deux comédiennes principales - ravissantes l'une comme l'autre dans des registres opposés - mais aussi de sa vedette masculine, le beau Don Johnson n'hésitant pas à exhiber ses fesses musclées, lui qui porte comme personne le combo chemisette-cravate. Les femmes sont donc elles-aussi autorisées à se rincer l'œil dans cette ambiance torride, merci pour elles Mister Hopper.
Pour ma part, j'ai préféré rester concentré sur le joli petit cul de Virginia Madsen, la blonde incendiaire, et sur la poitrine spectaculaire de Jennifer Connelly, la douce et timide brunette.
A l'heure du bilan, je ne suis toutefois pas persuadé que ces débordements muy caliente ne compensent véritablement les faiblesses du film, ni ne suffisent à justifier le visionnage de ce néo-noir plutôt moyen dans l'ensemble.