Pour son premier long-métrage, la réalisatrice britannique Molly Manning Walker nous entraîne dans la face cachée et surchauffée d’Héraklion. Quand jeunesse et clubbing riment avec désir et excès. Tout le monde est là pour la même chose donc point besoin de long discours, regards et gestes suffisent. Et pourtant, dans une certaine mesure et justesse, la réalisatrice questionne et met en débat l’individu et son rapport au groupe (perception, ressentie, réaction).
Il existe parfois un fossé entre ce que l’on croit vouloir et ce que l’on veut vraiment ; entre ce que l’on dissimule et ce que le groupe attend de nous ; entre ce que l’on perçoit de nous et ce que l’on ressent vraiment.
Ces divergences d’appréciations se heurtent à l’ambiance festive et débridée où la question du consentement semble parfois être reléguée à un accord tacite.
Mention spéciale pour Mia McKenna-Bruce dont le visage transpire en symbiose l’illusion de la fête couplée à une douce inquiétude.
La réalisation au dosage immersif apporte de la force dans la représentation de cette jeunesse excessive. Toutefois, gare aux apparences car quand l’effervescence n’est que de façade, la fête est finie…