Brad Anderson, remarqué pour le sombre et symbolique "The machinist", s'essaie à nouveau au thriller dark en installant son intrigue au sein d'une institution psychiatrique isolée à la fin du XIXème siècle.
Un jeune médecin passionné par les maladies mentales s'y présente dans le but de développer son expérience pratique, après avoir étudié la théorie à la faculté. Très vite, il constate des anomalies, et le spectateur est confronté à un premier twist, intéressant mais trop précoce, surtout que le synopsis a vendu la mèche...
"Eliza Graves", le titre original, du nom d'une patiente d'apparence équilibrée qui souffre d'hystérie, trouve alors le propos majeur de son récit : le parallèle entre les méthodes opposées des deux leaders joués par Michael Caine et Ben Kingsley, avec la question sous-jacente du degré de barbarie de chacune d'entre elles.
Hélas le film ne creuse pas plus que cela cette problématique, préférant s'égarer sur le terrain d'une romance maladroite et d'un thriller convenu. Ce dernier débouchera d'ailleurs sur un second twist, prévisible et assez mal amené.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas fan de ce "Stonehearst Asylum", adaptation d'une nouvelle d'Edgar Poe, qui n'est pas dénué d'atouts néanmoins, à commencer par une ambiance assez glauque, permise par une reconstitution et une photographie soignées.
D'autre part, si l'interprétation n'est pas inoubliable (notamment Jim Sturgess, pataud), le casting prestigieux sauve un peu les meubles, d'autant que Kate Beckinsale est toujours aussi agréable à regarder.
Mais au final on pense trop souvent à "Shutter Island", et la comparaison n'est pas évidemment pas très flatteuse pour le film de Brad Anderson.